Ce qu’il faut savoir du terrible two

Il pleure, il crie, il mord. On te dit qu’il a « mauvais caractère », qu’il fait des « caprices », ou encore qu’il est «égoïste ».
Bref, c’est un véritable tsunami dans ta vie de Maman.
Pourtant, cette période bruyante et difficile, à presque deux ans, a tout l’air de ressembler au fameux « terrible two ».

 
 

Mais qu’est-ce que c’est ? Ai-je fait quelque chose de mal ? Vais-je retrouver mon enfant calme et facile ? Comment puis-je l’aider ? 

Autant de questions qui traversent ton cœur de Maman. Et c’est normal. Il s’agit d’une véritable épreuve, pour lui, et pour toute la famille.

Nous te donnons les clefs pour comprendre et appréhender au mieux cette phase compliquée.

Promis, après l’adolescence, c’est fini ;)

 

Le terrible two, qu’est-ce que c’est ?

 

À presque deux ans, ton enfant a déjà bien grandi. Avec quelques mots, il peut faire des phrases simples.

Il peut tenir un crayon, et même chanter des petites chansons.

À côté, il continue ses découvertes. Il explore son environnement. Mais cela finit souvent dans les cris et les larmes. C’est le terrible two, encore appelé « crise des deux ans ». Nous t’expliquons.

 

Une grande découverte

Ton enfant est enfin apte à explorer son environnement. Il fait de grandes découvertes !

Il prend conscience de ses limites et de celles de son entourage. Pour les comprendre, il a besoin de les tester.

À travers elles, il découvre qu’il est une personne à part entière, distincte des autres. Il n’est ni ses parents ni son grand frère. Lui aussi, a sa propre identité, avec ses envies et ses désirs.


Une quête d’autonomie

Ton enfant veut alors apprendre à faire ses propres choix. Pour cela, il fait des expériences avec ce qui l’entoure. Et cela passe par l’opposition.

C’est comme ça qu’il se distingue des autres. Il va ainsi gagner en indépendance et en autonomie. Ton enfant est en train de grandir avec assurance !

Un apprentissage 

Cette quête d’autonomie est un apprentissage comme les autres : elle nécessite du temps et de la patience. Certaines parties de son cerveau sont encore immatures, et il doit faire face à des situations compliquées.

Il n’arrive pas toujours à se faire comprendre comme les grands. Son langage n’est qu’en cours de développement. Alors, il utilise des moyens qui peuvent faire du bruit : cris, hurlement.

Beaucoup d’émotions que son cortex d’enfant ne sait pas encore réguler. Avec l’âge et ton aide, il apprendra à les gérer !

Une phase nécessaire

Certes, cette phase est bruyante et perturbe souvent l’équilibre de la famille. Mais elle est nécessaire au bon développement de ton enfant.

C’est une étape de maturation sur le plan social et émotionnel. Ainsi, il grandit bien, et normalement. 

 

Mais, à quoi ça ressemble vraiment ?

 
 

Des crises de colère

Tu lui as simplement demandé de mettre ses chaussures. Mais il se roule par terre en criant. Il tape du pied sur le petit meuble de l’entrée, et son manteau est sur le carrelage à l’autre bout du couloir.

Bref, c’est encore une crise de colère. Elles sont nombreuses, et elles peuvent se diriger aussi bien contre les personnes qui l’entourent que les objets. Morsures, coups, cris : cela peut être impressionnant !

Des sautes d’humeur

Il y a encore quelques minutes, vous étiez en train de verser la farine dans la pâte à gâteau en riant… Mais la farine est déjà dans les larmes.

En fait, il s’accroche à toi aussi vite qu’il te rejette. On compare souvent les crises de colère à de véritables sautes d’humeur

Des « Non » en boucle

« Non ».

Depuis qu’il a découvert ce nouveau mot, il le répète en boucle. À la moindre contrariété, il le revendique. Avec le « non », ton enfant refuse l’autorité. Il est en train d’apprendre à s’opposer verbalement, et à repousser les limites… toutes les limites ! 

Un âge autour de deux ans

En général, les premières crises ont lieu entre 18 et 24 mois.

On considère qu’elles durent en moyenne un an. Mais elles peuvent s'étaler sur plusieurs années, jusqu’à 4 ans pour certains.

Toutefois, si les crises persistent après 3 ans, tu peux consulter un professionnel de santé. Il t’aidera à y voir plus clair.

Mais sache qu’avec le temps, elles vont s’espacer et diminuer en intensité. Ne te décourage pas, la tempête est bientôt derrière toi !

 

Comment puis-je aider mon enfant ?

 
 

Nous te donnons quelques conseils pour adopter les bons réflexes avant, pendant, et après les crises.

Bien sûr, tu restes la personne la mieux placée pour savoir ce qui est bon pour ton enfant. Chaque enfant est unique !

➤ Je réagis avant la crise

Le repérage

Avec le temps, il va t’être de plus en plus facile d’identifier les signaux qui précèdent une crise de colère. Tu peux les nommer, pour aider ton enfant à repérer les premiers signes de frustration.

Tu lui permets de s’exprimer clairement, et de gagner en autonomie : « Je vois que tu as les poings qui se serrent » !

La distraction 

Il regarde sa sœur depuis plusieurs minutes, et commence à s’avancer vers son jouet. Lui aussi, il voudrait bien jouer avec la poupée. Mais est-ce qu’il se souvient de son camion de pompier préféré à la sirène qui siffle ? En plus, c’est Maman qui le conduit !

Si tu remarques les premiers signes de frustration chez ton enfant, n’hésite pas à chercher des portes de sortie. Tu peux faire diversion, et attirer son attention ailleurs, avec des choses simples.

Par exemple, boire quelques gorgées d’eau, lui confier un jouet qu’il aime, lui proposer un câlin, une lecture, ou prendre l’air dehors si cela est possible.

L’anticipation

Dans une heure, il sera temps de ranger les playmobils pour aller faire les courses. Tu le regardes jouer et tu t’en mords déjà les doigts. Tu le sais, c’est le calme avant la tempête. 

Mais tu peux aussi anticiper la situation, et lui expliquer. Il est inutile de le faire trop tôt, car ton enfant n’a pas encore la notion du temps. Pourtant, prévenir les situations difficiles juste en amont permet de les amener avec progression. C’est alors plus facile pour ton enfant de les appréhender.

Quand la cloche sonne, tu mets ton manteau tout seul comme un grand !

➤ Je réagis pendant la crise 

L’endroit calme

Punir, gronder, ou crier plus fort risque d’énerver ton enfant davantage, et d’augmenter l’intensité de la crise. Au contraire, tu peux l’amener dans un endroit calme et l’éloigner de ce qui a provoqué la crise.

N’hésite pas à lui dire que tu es là pour l’aider

La météo émotionnelle

Tu peux guider ton enfant en nommant ses émotions. N’oublie pas d’utiliser le « je » pour t’exprimer, car nous ne pouvons parler qu’à partir de ce que nous voyons : J’entends ta voix beaucoup plus fort ».

Même si nous aimerions bien y être, nous ne sommes pas dans la tête de nos enfants. Expliciter la scène l’aidera à prendre du recul et à comprendre ce qu’il se passe.

Enfin, ne minimise pas ses émotions. Pour lui, c’est intense !

L’équipe

Au cours de la crise, tu peux rappeler à ton enfant que tu es avec lui, et non contre lui. Vous êtes dans la même équipe. Tu es à ses côtés, pour l’aider à traverser cette tempête émotionnelle.

La mise à l’abri

Ton enfant crie. Tu voudrais lui dire quelque chose, mais il ne t’entend pas. Alors tu te mets à crier plus fort que lui. Attention, la colère peut être contagieuse !

Si tu te sens aussi exposé à un excès de colère, n’hésite pas à t’éloigner de lui pour souffler. Bien sûr, n’oublie pas de mettre ton enfant en sécurité avant de te retirer ;)

➤ Je réagis après la crise  

Les bons comportements

La tempête s’est calmée, et vous jouez sereinement sur le tapis de voiture de sa chambre. Vous êtes au calme et juste tous les deux.

C’est le meilleur moment pour revenir sur ce qu’il s’est passé, sans culpabiliser, ni lui reprocher son état. L’idée, c’est de pouvoir le guider dans les bons et les mauvais comportements, en les identifiant. 

L’attention

Hier, vous avez fait une partie de ballon dehors. Ce matin, vous avez fait du coloriage. Et tout s’est très bien passé. 

Ce sont de belles occasions pour lui montrer que tu t’intéresses à lui. Écoute-le de manière active. Tu peux par exemple reformuler ce qu’il vient de te dire.

Tu lui prouves ainsi qu’il n’a pas besoin de crises de colère pour gagner ton attention. 

La tendresse

Après l’école, il n’a pas voulu rentrer dans la voiture. Tu as tout essayé, mais encore une fois, tu n’as pas échappé à la crise de colère sur le bord du trottoir. 

Pourtant, c’est évident, les crises de colère n’entravent rien à l’amour que tu lui portes. Mais ton enfant a besoin que tu lui rappelles. Prends-le dans tes bras, et montre-lui ton affection. Le contact physique est important. Il se sent aimé et en sécurité

Lui aussi, a hâte que le terrible two se termine. C’est vrai que c’est vachement plus chouette, d’avoir Maman dans les bras !

Le cadre

Tu avais dit non pour les dessins animés pendant le petit déjeuner. Mais sous les pleurs et les cris, tu es à deux doigts d’allumer la télé…

Le cadre est souvent difficile à tenir, surtout avec la fatigue et la pression des cris. Mais lorsqu’il est  stable, et que les limites sont claires, c’est un outil précieux pour sécuriser ton enfant. Pour t’aider à le respecter, n’hésite pas à définir et rappeler les règles avec lui.

Il faut qu’elles soient simples, accessibles et que vous puissiez les répéter régulièrement. 

 

Toi aussi, tu as le droit d’être accompagné !

 
 

Nous l’avons vu, le terrible two est une véritable étape de vie pour ton enfant, comme pour toi.

Nous t’avons donné nos meilleurs conseils pour l’appréhender avec sérénité.

Mais cela ne remplace évidemment pas un accompagnement personnalisé. Les crises de colère peuvent être intenses et il est facile de se sentir dépassé par certaines situations.

Si tu te sens fragilisé par cette période, nous te conseillons de te faire aider, par un proche, mais aussi par un professionnel.

Tu peux aussi consulter les articles sur l’épuisement mental, émotionnel et physique : 

Sortir de l’épuisement émotionnel & mental

Sortir de l’épuisement physique

Et n’oublie pas… les enfants grandissent (très) vite !

Marine Grivet pour Maternité Relax

Marion Auberger